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Lait Isigny continue de construire un prix

« L’activité des poudres infantiles est en deçà de nos attentes en termes de développement de nos capacités de production », détaille Arnaud Fossey, président de la coopérative d’Isigny-Sainte-Mère (au centre). © Alexis Dufumier

Le prix payé aux producteurs n’est pas encore à la hauteur du projet industriel de la coopérative, a-t-elle elle-même reconnu en assemblée générale vendredi 7 avril. Mais les investissements devraient apporter tôt ou tard le retour tant attendu.

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« Notre modèle est le bon. Cela n’avance pas assez vite pour certains, mais nous avançons, lentement et sûrement et sur des bases solides pour l’avenir, comme nous l’avons toujours fait », a martelé Arnaud Fossey, le président d’Isigny-Sainte-Mère le 7 avril 2017 à l’occasion de l’assemblée générale de la coopérative normande. Il s’est notamment expliqué sur un bilan qui peut paraître décevant pour les producteurs avec un prix de base de « lait A » rémunéré à 294 €/1 000 l sur 2016 (306 € en 2015) et 330 €/1 000 l une fois tous les compléments de prix inclus (338 € en 2015).

En deçà des attentes

« Vous n’êtes pas les moins bien placés, mais vous n’êtes pas les meilleurs », a paraphrasé un éleveur et représentant syndical présent dans la salle. « L’activité des poudres infantiles est en deçà de nos attentes en termes de développement de nos capacités de production, détaille Arnaud Fossey. Mais nous continuons de croire dans ce débouché à forte valeur ajoutée. Nous le ferons croître de plus de 30 % en 2017 pour atteindre au moins 40 000 tonnes. Nos marges de manœuvre pour rémunérer les producteurs sont très étroites. Nous devons aussi rembourser l’emprunt réalisé pour construire les tours de séchage ».

Intervention

Les perspectives de prix sur les marchés mondiaux ne sont pas au beau fixe et ces derniers restent en partie la base de rémunération des producteurs en attendant que les projets structurants de la coopérative ne portent pleinement leurs fruits. « Aujourd’hui, ce sont les matières grasses qui font le prix du lait. En revanche, les excédents de poudre de lait écrémé sont un sujet d’inquiétude. Il reste des stocks et 109 000 t d’intervention supplémentaires sont prévues. Ces stocks repoussent à chaque fois les perspectives d’embellie du marché car ils seront remis un jour sur le marché, détaille Daniel Delahaye, directeur général de la coopérative. Néanmoins aujourd’hui, que ce soit en beurre crème ou fromage… tous nos ateliers tournent à plein régime ».

2017 promet ainsi d’être une belle année pour la coopérative sur le plan industriel avec une dilution des frais fixes par les volumes de l’activité. « Nous avons une forte croissance à l’exportation depuis le début de l’année et nous pourrions terminer 2017 avec plus de 60 % de notre chiffre d’affaires réalisé à l’exportation (ndlr : 52 % en 2016) ».

Renouer avec l’investissement

Pour 2017, la coopérative d’Isigny a présenté un plan d’investissement de 5 millions d’euros. « C’est trop peu. Nous avons dû réduire la voilure jusqu’à présent, mais nous la déploierons de nouveau dans les années à venir, anticipe le directeur d’Isigny-Sainte-Mère. Si nous gardons nos valeurs, notre politique de qualité et de différentiation, alors Isigny a encore un boulevard devant elle pour se développer. »

Alexis Dufumier

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